Coups d’Etat Niger-Gabon : Pourquoi une attitude contradictoire de la communauté internationale face aux deux crises politiques

Diplomatie

Le coup d’Etat du Gabon le 30 Août dernier qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba est survenu un mois et quelques jours après la chute de Mohamed Bazoum au Niger. Les deux coups de force militaire ont été salués et soutenus par la population de ces pays. Mais du côté de la diplomatie française et européenne, l’on observe des positions différentes face à ces deux coups d’Etat.

Nous faisons allusion particulièrement au faite que l’Union Européenne ait cherché à justifier le coup d’Etat Gabonais par une élection tachée d’irrégularité alors qu’au Niger les résultats définitifs publiés en mars 2021 ont été aussi contestés par le principal opposant de Mohamed Bazoum. De plus les militaires nigériens au pouvoir ont évoqué l’incapacité du président déchu à gérer la situation sécuritaire devenue incontrôlable et très menaçante pour la vie des populations nigériennes malgré la présence des soldats français.

Les forces de défenses nigériennes sont toujours au fronts et maitrisent mieux la situation qui y prévaut et le comportement lâche aussi suspect qu’adoptent le plus souvent les soldats français face aux agissements des groupes terroristes. N’oublions pas aussi que l’UE s’est jointe à la CEDEAO pour rétablir soit disant l’ordre constitutionnel au Niger avec le retour au pouvoir de Bazoum. Cette attitude n’a pas été adoptée pour le Gabon. Tout le monde était au courant de l’Etat de santé d’Ali pourquoi donc ne l’avoir pas arrêté plus tôt?

La France de son côté a condamné fermement le coup d’Etat au Niger et a même haussé le ton contre les militaires nigériens qui ont pris le pouvoir, et ont décidé de renvoyer les soldats français. Mais sur la situation au Gabon, elle a affirmé suivre de près l’évolution de la crise. La France a déclaré ne pas reconnaitre la légitimité du régime militaire au Niger puisse que le président courageux Bazoum n’a pas démissionné. Est-ce que le Gabonais Ali Bongo a signé sa démission avant que le général Brice Oligui Nguema ne prête serment pour une transition dont personne ne connait la durer ?

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Le diplomate français a même rencontre le président gabonais de la transition mais celui du Niger a refusé de répondre à l’invitation des nouvelles autorités. Il y’a donc lieu de se poser des questions. L’occident a ses intérêts bien gardés au Gabon ; sinon, pourquoi être plus dure avec les nigériens ? pourquoi chercher à rétablir Bazoum au pouvoir ? Pourquoi s’ingérer dans la crise nigérienne alors que ce n’est pas le cas au Gabon ? Pourquoi la CEDEAO ne peut pas accepter tout simplement la proposition de transition du CNSP ? Il faut souligner aussi que contrairement à la CEDEAO, la CEMAC, l’organisation régionale à laquelle appartient le Gabon, n’a pas pris des sanctions illégitimes et inhumaines contre le Gabon.

Alpha H.

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