Le Général Yakubu Gowon, ancien président de la République fédérale du Nigéria, est l’un des pères fondateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le seul survivant. C’est au nom de son titre de père fondateur, qu’il a fait une sortie sur la situation qui prévaut au sein de l’organisation.
Il a fait cas notamment des sanctions infligées aux pays de l’AES et leur retrait. Selon les informations, c’est un appel qu’il a lancé à l’endroit des chefs d’Etats de la CEDEAO, demandant la levée de toutes les sanctions infligées aux pays de l’AES suite à la prise du pouvoir par les régimes militaires.
Il demande aussi le retrait à ces pays de l’AES, de leur avis de quitter l’organisation. Sa lettre ouverte adressée aux dirigeants ouest-africains, a été remise au président de la commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray.
Lettre dans laquelle le général Gowon demande aussi la participation des 15 chefs d’État de la CEDEAO à un sommet pour débattre de l’avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que du rôle de la communauté internationale dans le contexte géopolitique actuel.
Les questions qui viennent à l’esprit de tout lecteur de ce contenu rendu publique mercredi 21 février sont légitimes. Pourquoi c’est maintenant ? Où était-il au moment où ces sanctions injustes, inhumaines et meurtrières ont été infligées aux peuples qui sont censés être protégés par la même organisation qui les tu à petit feu ?
Pour répondre, puisque c’est très évident, c’est parce que la situation s’est aggravée avec la décision des trois pays de sortir de la CEDEAO, que ces dirigeants courent de gauche à droit pour trouver des solutions. Ils pensent pouvoir amadouer les dirigeants de l’AES en impliquant le vieux père fondateur.
C’est ce qui devrait être fait avant même la prise des sanctions sanglantes contre les peuples frères. Il fallait demander l’avis et les conseils du vieux père avant d’agir, maintenant que la situation a exacerbé et leur brûle les fesses, il faut faire appel aux sages pour éteindre le feu. En tout cas selon les dirigeants de l’AES, c’est une décision irréversible et pas de retour passible en arrière.
Les agissements de la France contre ces Etats de l’AES compliquent d’ailleurs les choses à la CEDEAO, son allié et facilitent bien la tâche aux trois pays du Sahel. Ils sont libres désormais de prendre les décisions qu’ils trouvent appropriées, pour l’intérêt de leurs peuples et de leurs Nations respectives.
Boussi Gnou