Un juge fédéral américain a rejeté mardi la politique de droit d’asile adoptée récemment par le président américain Joe Biden, déclarant que la disposition visée était “illégale”. Cette politique avait entraîné une réduction significative des arrivées de migrants à la frontière avec le Mexique au cours des deux derniers mois.
La disposition en question exigeait que les migrants majeurs demandent l’asile avant d’entrer sur le territoire américain, et non une fois sur place, ce qui a été jugé inacceptable par le juge. Cependant, il a suspendu sa décision pour 14 jours afin de permettre à l’administration Biden de faire appel.
Si le gouvernement américain devait perdre devant les juges, cela pourrait forcer les autorités à ne plus refuser l’entrée sur le territoire aux demandeurs d’asile et à examiner leur dossier une fois qu’ils ont franchi la frontière, comme cela se fait depuis des décennies, selon le juge de Californie.
La politique controversée avait été mise en place en mai après la fin de la politique d’urgence sanitaire liée à la lutte contre la Covid-19, qui permettait de refouler immédiatement les migrants, y compris les demandeurs d’asile, dépourvus de visa.
Dans le cadre du nouveau dispositif, les candidats à l’asile, à l’exception des mineurs isolés, peuvent déposer leur dossier avant de se présenter à un poste-frontière. Ils peuvent également réclamer l’asile depuis leur pays d’origine ou un pays traversé lors de leur trajet vers les États-Unis. Pour ceux qui se trouvaient au Mexique, près de la frontière américaine, ils devaient obtenir un rendez-vous sur une application mobile centralisant les demandes, ce qui pouvait prendre des semaines, voire des mois.
Toute personne entrant sur le territoire américain sans passer par cette procédure se voit automatiquement refuser l’asile. Cette politique migratoire a eu un impact notable sur le nombre de personnes interpellées à la frontière, qui est passée de 212 000 en avril à 145 000 en juin, selon les chiffres de la police américaine aux frontières.
Cependant, des associations de défense des droits des migrants ont contesté ces nouvelles règles, affirmant que le gouvernement américain présumait de l’inéligibilité à l’asile des migrants. Leur victoire devant le juge a été chaleureusement accueillie par l’ACLU, la grande association de défense des droits civiques.
>> Relire l’article / CEDEAO : Changement à la tête de l’institution
KASSIM Love